Jean-Claude Rennwald

Elections fédérales 2003

     
 

Social

  Le social à la recherche d'un second souffle  
Je vois social  


Sur le front social, quels sont les principaux problèmes ?
Jusque dans un passé récent, les révisions de l'AVS étaient porteuses d'améliorations pour les salariés. Même la 10e révision, que j'ai combattue en raison de l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes, comportait des points positifs, comme le splitting ou le bonus éducatif.

... et avec la 11e révision ?
Elle ne correspond pas du tout à mes attentes, puisqu'elle prévoit le relèvement de l'âge de retraite des femmes à 65 ans, alors que la retraite à la carte à partir de 62 ans restera réservée aux personnes fortunées !

On nous parle même de la retraite à 67 ans...
Cette proposition du conseiller fédéral Pascal Couchepin est inacceptable, car il est ridicule de vouloir faire travailler les gens plus longtemps alors que certains cherchent désespérément du travail. Sans compter qu'à partir de 55, voire 50 ans, il est très difficile de retrouver un emploi.

En matière d'assurance maladie, comment rebondir suite au rejet ce printemps du principe de primes liées au revenu ?
Tout d'abord, même si l'initiative a été rejetée, le débat est lancé. D'autres initiatives suivront, et le principe d'une pondération des primes en fonction des revenus est tellement logique qu'il s'imposera tôt ou tard. Dans l'immédiat, le débat portera sur la création d'une caisse unique. En effet, ce système est demandé par une initiative du Mouvement populaire des familles (MPF), organisation à laquelle j'appartiens.

... et vous soutenez cette initiative ?
Bien sûr, car elle contribuera à maîtriser les coûts et profitera aux familles les plus démunies, puisque les primes seront fixées en fonction de la capacité économique des assurés.

Que pensez-vous du projet d'assurance maternité enfin accepté par les Chambres ?
C'est mieux que rien, la situation est au moins débloquée. Mais le projet adopté par le Parlement est un projet minimaliste. L'allocation sera versée pendant 14 semaines et couvrira 80 % du salaire. Le projet refusé par le peuple en 1999 prévoyait que les femmes sans activité professionnelle bénéficieraient aussi d'un congé maternité payé. Ce n'est pas le cas dans la version actuelle.

Mais est-il vraiment possible de faire mieux ?
Bien entendu. La nouvelle convention collective de travail de l'horlogerie, à laquelle j'ai travaillé, prévoit, depuis le 1er janvier 2002, un congé maternité de 16 semaines, payé à 100 %.

Que répondez-vous à ceux qui ne cessent de dénoncer une fiscalité jugée trop lourde ?
Personne n'accueille son avis de taxation avec le sourire. Cela dit, n'oublions pas que sans impôt, il n'y a pas d'école, pas de trains, pas de routes, pas d'aménagement du territoire, pas de culture, pas d'assurances sociales. Prôner moins d'impôts, c'est raboter encore les prestations qui profitent aux plus démunis.

Et le paquet fiscal adopté par le Parlement en juin 2003 ?
Une fois de plus, il fait la part belle aux riches puisque plus des deux tiers des déductions prévues iront aux personnes qui gagnent au moins 120'000 francs par année !