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Manifestation du 4 novembre 2000 à Berne

Pour des salaires décents,
pour la justice fiscale

Allocution de Jean-Claude Rennwald, membre du comité directeur du syndicat FTMH, vice-président de l’Union syndicale suisse (USS), conseiller national (PS/JU)

Chers collègues,

Si l’on en croit le patronat et ses relais politiques, dont Pascal Couchepin est le plus «éminent» représentant, ce pays se porte comme un charme, et tout va pour le mieux en Suisse:

La Suisse, c’est vrai, a retrouvé la croissance économique, et le nombre des chômeurs a baissé. Mais ce tableau est incomplet. Une analyse sérieuse montre en effet:

· Que de nombreux chômeurs, pour retrouver un emploi, ont dû accepter de gagner moins qu’auparavant.

· Que le pouvoir d’achat des travailleurs a longtemps stagné, voire régressé, et que dans certains secteurs, il stagne encore.

· Que dans ce pays, un travailleur sur sept gagne moins de 3’000 francs net par mois, et que 250'000 personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté, ce qui est un scandale.

· Que la flexibilité et le travail précaire ne cessent de gagner du terrain, comme en témoigne le développement du travail sur appel.

La droite et le patronat pratiquent aussi une véritable « lutte des classes par le haut » dans le domaine des impôts. Après avoir sacrifié des tâches essentielles dans les domaines de la sécurité sociale, de la formation et des transports publics sur l’autel de l’équilibre budgétaire, Villiger et la droite bourgeoise donnent aujourd’hui la priorité aux allégements fiscaux.

Mais attention, ces allégements fiscaux ne sont pas destinés à la majorité de la population. Ces allégements fiscaux, Villiger et ses petits copains les réservent à l’économie et à ceux qui ont les revenus les plus élevés. Le récent paquet fiscal concernant la famille s’inscrit dans cette stratégie, puisque sa mise en oeuvre allégerait considérablement la fiscalité des familles aisées, alors que les familles qui sont dans le besoin n’auraient que des miettes, et encore !

Ce tableau confirme qu’au-delà du triple défi du 26 novembre – Economiser dans l’armée pour financer l’AVS et défendre le service public - il conviendra de continuer la lutte pour davantage de justice salariale et fiscale. Cela suppose notamment:

· La poursuite du combat pour qu’il n’y ait plus de salaires inférieurs à 3'000 francs net par mois et pour l’inscription de salaires minimaux dans toutes les conventions collectives de travail.

· La compensation intégrale du renchérissement et une augmentation des salaires réels pour tous les salariés.

· Une offensive généralisée pour que, dans le cadre de la libre circulation des personnes, les mesures d’accompagnement permettant de combattre le dumping salarial soient mises en œuvre de manière déterminée et efficace;

· Une répartition plus équitable des richesses, laquelle passe par une imposition des gains en capital, telle que la demande l’initiative de l’USS; ainsi que par une réforme de la politique fiscale et familiale permettant à chaque enfant de ce pays d’avoir accès à l’éducation, à la formation, à la culture et aux loisirs.

Ces combats, nous devons les mener ensemble, en faisant fi des corporatismes. Nous devons les mener ensemble, travailleurs du public et du privé, hommes et femmes, jeunes et vieux, Suisses et immigrés. A ce propos, j’aimerais dire que si nous sommes fiers d’avoir contribué au rejet de l’initiative des 18 %, le 24 septembre, la lutte en faveur de l’intégration des travailleurs immigrés n’est pas terminée. Nous devons exiger une véritable intégration sociale et politique en faveur de nos collègues étrangers. Ce combat est essentiel, puisque sur l’ensemble de la planète, le mouvement syndical suisse est celui qui compte la plus forte proportion de membres qui n’ont pas le droit de vote. Avec la mondialisation, il est définitivement acquis que les travailleuses et les travailleurs n’ont pas de patrie. Alors, battons-nous ensemble pour que tous les travailleurs, Suisses et immigrés, aient les mêmes droits sociaux et les mêmes droits politiques.

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Jean-Claude Rennwald - conseiller national
Rue de la Quère 17 - CH - 2830 Courrendlin (JU)
Privé : Tél. + Fax. / ++41 (0) 32 435 50 30
Professionnel : Tél./ ++41 (0) 31 350 23 62 - Fax / ++41 (0) 31 350 22 22
E-mail : rennwald@bluewin.ch - Internet : http://www.rennwald.ch
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