Initiative
populaire "Economiser dans l'armée" Seules
les paroles prononcées font foi par Jean-Claude RENNWALD, conseiller national PS, membre du Comité directeur du syndicat FTMH, vice-président de l’Union syndicale suisse, Courrendlin (JU) Dans les arguments qu’il utilise pour combattre l’initiative en faveur d’une redistribution des dépenses, le Conseil fédéral déclare notamment que l’acceptation de cette initiative « entraînerait la perte de milliers de places de travail », et que « les coûts sociaux subséquents seraient très élevés ». Outre le fait que le gouvernement de ce pays n’a pas fait grand-chose pour éviter le démantèlement de la place industrielle suisse, un examen attentif de la situation du secteur militaire montre que ces affirmations ne tiennent pas debout, et que la défense nationale ne constitue nullement un facteur de dynamisme pour l’économie suisse. Mieux encore : sur le plan de l’emploi, les partisans de l’initiative de redistribution des dépenses se préoccupent beaucoup plus que la hiérarchie militaire de l’avenir des travailleurs concernés. C’est dans ce contexte qu’il faut situer le soutien de l’Union syndicale suisse (USS) et de la majorité de ses fédérations – la FTMH en particulier – à l’initiative de redistribution des dépenses. Il est possible d’étayer la thèse qui précède par quelques éléments concrets et par quelques faits très précis :
L’initiative en faveur d’une redistribution des dépenses prévoit précisément la création d’un fonds de reconversion doté de 1 milliard de francs, destiné à encourager une politique régionale axée sur l’innovation et créatrice d’emplois d’avenir. L’initiative, on le sait, doit être réalisée en l’espace de dix ans. Ce délai et ce montant paraissent suffisants et raisonnables pour mener une politique de reconversion digne de nom. Il faut ajouter que par rapport à d’autres scénarios qui prévoient aussi des économies dans le secteur militaire, celui de l’initiative présente l’avantage de maintenir et de créer, globalement, davantage d’emplois, et cela bien sûr grâce au fonds de reconversion. La mise en œuvre de ce processus de reconversion est d’autant plus nécessaire, qu’en raison de la chute du Mur de Berlin et de la fin de l’antagonisme entre l’Est et l’Ouest, notamment, le secteur militaire n’aura plus jamais l’importance qu’il a eue jusqu’ici. D’autres pays, en particulier ceux de l’Union européenne, l’ont compris. Il n’y a aucune raison objective que la Suisse ne le comprenne pas non plus. La question de l’emploi occupe bien sûr une place centrale dans les réflexions syndicales relatives à l’initiative de redistribution des dépenses. Mais notre soutien à ce texte tient aussi au fait que nous voulons affecter deux tiers des montants économisés à la paix ainsi qu’au développement d’une part, et à la politique sociale d’autre part. Cela n’est pas inintéressant non plus d’un point de vue syndical, car tant la politique de développement que la politique sociale génèrent davantage d’emplois que le secteur militaire. De ce point de vue, le menu de la votation fédérale du 26 novembre est très alléchant, puisqu’en disant 3 X OUI à trois des cinq objets soumis au vote du peuple, nous pouvons tout à la fois manifester notre volonté de faire des économies dans l’armée et d’utiliser une partie de cet argent pour offrir la retraite à la carte dès 62 ans à toutes les femmes et à tous les hommes qui vivent dans ce pays. Le même jour, bien sûr, le syndicaliste qui vous parle dira par ailleurs « non » à la loi sur le personnel de la Confédération. |
Jean-Claude
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