Point de
mire Les Suisses n’ont pas eu peur des « plombiers polonais » Tenir les engagements sociaux, relancer l’adhésion En approuvant clairement (56 %) l’extension de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux pays membres de l’Union européenne (UE) et le renforcement des mesures d’accompagnement, le peuple suisse a manifesté sa volonté d’intensifier nos relations avec le continent européen. Il a aussi soutenu la lutte menée par le mouvement syndical contre le dumping social et la sous enchère salariale. Le « oui » du 25 septembre est donc celui de la Suisse de l’ouverture, mais aussi celui des forces qui veulent construire une Suisse solidaire dans une Europe sociale. La haine de l’étranger n’a pas payé Le résultat de dimanche constitue une défaite cinglante pour la majorité de l’UDC et la droite nationale populiste, qui n’a pas réussi à faire croire aux Suisses que leur pays allait être envahi par des milliers de « plombiers polonais ». Echec aussi de cette frange de la gauche et de l’extrême gauche qui n’a pas hésité, surtout à Genève, à construire sa campagne sur l’équation xénophobe «plus de frontaliers = plus de chômeurs suisses ». Ceux qui ont attisé la haine de l’étranger se sont cassés le nez, et c’est heureux. Halte aux provocations patronales Le mouvement syndical, et tout particulièrement Unia, a joué un rôle décisif dans le succès du 25 septembre. Il est dès lors habilité à exiger une mise en oeuvre rapide et efficace des mesures d’accompagnement dans tous les cantons. Les syndicats sont aussi en droit d’attendre, de la part du patronat, un retour à un partenariat social digne de ce nom. L’association patronale des machines doit en particulier mettre fin à ses provocations, comme l’augmentation de la durée du travail sans compensation ou l’instauration d’un 13e salaire au mérite ! Incontournable adhésion Le vote de dimanche doit entraîner une dynamique politique. En raison de l’élargissement, la voie bilatérale sera toujours plus difficile. De plus, chaque fois qu’un nouveau pays entrera dans le « club » (la Roumanie et la Bulgarie dans deux ans), il faudra tout reprendre à zéro ! La Suisse a intérêt à adhérer rapidement pour profiter pleinement de la dynamique du grand marché intérieur. Entre 1995 et 2004, la croissance par tête d’habitant a été trois fois plus forte dans l’UE (+ 21 %) qu’en Suisse (+ 8 %) et les accords bilatéraux I et II ne permettront pas de combler ce retard. Ce n’est que par le biais de l’adhésion que les travailleurs de ce pays pourront bénéficier des normes sociales de l’UE (protection contre les licenciements, travail à temps partiel, durée du travail, etc.). Nous pouvons être audacieux car, d’une certaine façon, le peuple suisse, tout en ne faisant pas partie de l’Union, est le seul qui a accepté son élargissement... Jean-Claude Rennwald |
Jean-Claude
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