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Point de mire
Article paru dans L’Evénement syndical du 12 octobre 2005

L’Europe patronale n’est pas la notre

La droite économique veut retirer la demande d’adhésion à l’Union

Après avoir bétonné le secret bancaire (accords bilatéraux II) et obtenu l’extension de la libre circulation des personnes aux nouveaux pays de l’Union européenne (UE), la droite économique veut renoncer à un mariage avec l’Europe. Une vingtaine de conseillers nationaux radicaux, PDC et UDC viennent de déposer une motion demandant le retrait de la demande d’adhésion de la Suisse à l’UE. Ils veulent se concentrer sur la voie bilatérale, car la demande d’adhésion n’aurait aujourd’hui plus de légitimité, après le rejet de l’Espace économique européen, en 1992, et le refus de l’initiative « Oui à l’Europe », en 2001.

La fine fleur du patronat

Cette demande de retrait a déjà été exprimée à de nombreuses reprises. Ce qui est nouveau, ce que les parlementaires qui ont signé cette motion sont tous issus de l’économie. On y trouve la fine fleur du patronat siégeant sous la Coupole fédérale, comme les radicaux Pierre Triponez (directeur de l’USAM), Werner Messmer (président de la Société des entrepreneurs) Johann Schneider-Ammann (président de l’industrie des machines), ou les démocrates du centre et entrepreneurs Peter Spuhler et Jean-François Rime. L’’objectif de ces milieux est clair. Ils se satisfont pleinement d’une Europe des marchands, mais se refusent à entrer dans une Europe qui est aussi un projet politique, social et culturel.

Une autre Europe

Certes, l’Europe n’est pas un paradis terrestre, l’élargissement se fait dans la douleur, un vent néolibéral souffle sur le continent et le chômage y est élevé. Mais alors, comment expliquer la résistance du patronat suisse ? Ne serait-ce pas parce que l’Europe reste le modèle social le plus achevé de la planète, parce que certaines normes européennes sont nettement supérieures au droit suisse (durée du travail, congé parental, participation des salariés, etc.), ou encore parce qu’entre 1995 et 2004, la croissance des salaires réels, en moyenne annuelle, a été de 1,3 % au sein de l’Union, contre … 0,5 % en Suisse ?

Poser ces questions, c’est faire la démonstration qu’une adhésion à l’UE serait synonyme de progression sociale. Il faut dès lors créer un rapport de forces favorable à la relance de l’adhésion, au moyen notamment de ces deux instruments :

● Exiger une mise en œuvre efficace des mesures d’accompagnement, car une lutte résolue contre le dumping salarial est le meilleur moyen d’associer les salariés à un projet d’intégration européenne.

● Refuser d’entrer en matière, hors processus d’adhésion, sur de nouveaux accords bilatéraux substantiels (libéralisation des services, énergie, union douanière, etc.). C’est le seul moyen de montrer au patronat que la politique européenne de la Suisse ne se limite pas à la défense de ses intérêts.

Jean-Claude Rennwald

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Jean-Claude Rennwald - conseiller national
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